Fantastic Story
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 Les aiguilles tournent

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Ludwidia

Ludwidia


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Date d'inscription : 25/07/2013
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MessageSujet: Les aiguilles tournent   Les aiguilles tournent Icon_minitime1Lun 31 Mar - 22:09


   
   
   
   
   
   

   
Fiche de lecture"

   

       
   

   
Détails

   ¤ Titre : Les aiguilles tournent
   ¤ Genre : "Tragique"
   ¤ Couple principal : L'horloger et sa femme
   ¤ Inspiré de : Ma tête ?
   ¤ Chapitre :[/b] 1 sur 1
   ¤ Commencé le : 31/03/14 (en fait je l'ai écris il y a longtemps mais bon)
   ¤ Fini le : 31/03/14
   ¤ Lien vers le sujet de review : https://fantastic-story.forumgratuit.org/t48-les-aiguilles-tournent#117
   

   
Résumé de l'histoire
Venez vous assoir au coin du feu et écouter la douce histoire du conteur. Il vous promet un beau récit, une belle romance, l'histoire d'un petit horloger et de son aimée.
   
   
FICHE  © SUNHAE DE TEMPLACTIF
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Ludwidia

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MessageSujet: Re: Les aiguilles tournent   Les aiguilles tournent Icon_minitime1Lun 31 Mar - 22:16

Les aiguilles tournent

Il était tard, à cette heure où les jeunes enfants commencent à s'endormir malgré tout leur désir de rester éveillés. Ce soir-là, dans l'auberge, les enfants redoublaient d'efforts pour garder les yeux ouverts car après des mois d'absence, le conteur était revenu...
On avait allumés et disposés les bougies sur les tables en bois de façon à produire une pénombre propice à la proximité. Ils étaient tous là, les gens du village, des paysans et des artisans, des couturières et des fermières. Le conteur porteur de nouvelles, revenait de la capitale où il avait glané au fil des rencontres les rumeurs pour régaler la campagne des potins de la cour.
Mais était venu l'heure de l'histoire. Plusieurs parents s'éloignèrent pour allonger les petits assoupis dans la paille étalée à cet effet. Ils revinrent rapidement pour reprendre leur place. Le conteur jeta un coup d'œil aux enfants et sourit à la vision de certains visages aux yeux un peu trop crispés pour être ceux se bambins réellement au pays des songes. Les adultes patientaient dans un silence expectatif. Le conteur aillant retiré sa cape se pencha un peu plus en avant sur sa table et entama sur le ton de la confidence.
« Oyez, oyez, braves gens... Dames, demoiselles et messieurs... Oyez la tragique histoire du petit horloger de la ville aux cent clochers....
Je tiens à vous prévenir avant de débuter que cette histoire peut troubler la sérénité des âmes sensibles.»
Un ou deux frissons d'excitations parcoururent l'assemblée. Des mentons se reposèrent sur des mains croisés, des corps s'enfoncèrent dans leur chaise, quelques têtes féminines se posèrent sur l'épaule de leur voisin tandis qu'un bras protecteur s'enroulait autour de leurs épaules. Le mouvement ayant cessé sans que personne ne quitte la salle, le conteur reprit d'une voix lente et chaude.
« Il était tard, à cette heure où les jeunes enfants commencent à s'endormir malgré tout leur désir de rester éveillés. Les étoiles s'allumaient petit à petit dans les cieux au même rythme lent auquel les bougies s'éteignaient dans les foyers. L'astre nocturne n’apparaîtrait pas, c'était la Nouvelle Lune. Ce soir-là, dans l'auberge, l'horloger était attablé devant son gobelet d'hypocras, même s'il lui aurait préféré de l'hydromel... Il finit sa boisson d'un trait. Le vin était légèrement chaud, contrastant avec le froid mordant de l'extérieur. Froid qu'il devrait bientôt rejoindre pour aller s'occuper des clochers sous sa garde. A chaque clocher allait son horloge et chaque horloge avait besoin de soins particuliers.
En soupirant, l'horloger ouvrit sa bourse pour payer son dû au tavernier. Observant ses quelques écus d'un œil critique il déposa ce qu'il devait sur la table puis, resserrant son manteau autour de son maigre corps, passa la porte. Le froid le saisit à peine eu-t-il posé le pied dehors, un froid glacial qui tentait de s'insinuer sous ses vêtements, profitant de la moindre ouverture, du moindre carré de peau accessible. Glissant ses mains dans ses poches et se courbant en avant pour combattre le vent qui tentait de le repoussait, il se dirigea vers le premier clocher de sa tournée. Marchant du pas de ceux qui sont sûr de leur chemin, il laissa ses pieds l’entraîner dans ces rues qu'il longeait chaque nuit et abandonna son regard dans l'observation pensive des maisonnettes et des échoppes.
Ce soir il finirait plus tard, l'un de ses collègues s'était blessé la veille et ne pourrait effectuer son office. Il devait se charger de l'une de ses horloges mais s'il avait bien compris celle-ci était détraquée et personne n'avait trouvé d'où venait le problème... La nuit serait bien longue...
Passant de clocher en clocher, il travailla dans un semi-automatisme remplaçant quelques rouages, remettant à l'heure quelques horloges. Les aiguilles tournaient, les heures défilaient. Il se dirigeait enfin vers la dernière horloge, il n'avait croisé personne de toute sa tournée. En été il serait certainement passé près de quelques ivrognes revenant de leur taverne, peut-être de quelques jeunes dansant dans les rues en rentrant chez eux après avoir festoyés. Mais nous étions en hiver, les gens préféraient rester chez eux glissés sous leurs couvertures dans la douce chaleur diffusée par le feu crépitant dans la cheminée.
Il leva les yeux vers le ciel, les nuages s’amoncelaient... Demain la ville flotterait dans une ambiance neigeuse et irréelle, les rues seraient remplies des cris de joie des enfants, les adultes grommelleraient en balayant la neige devant leur entrée... Le petit horloger sourit, il avait presque hâte de voir demain arriver. Pour cette nuit le temps était au silence et à la mélancolie. Presque hâte... Demain c'était l'anniversaire de sa mort... Suzana... Sa belle et douce épouse, ils s'étaient mariés jeunes persuadés d'avoir la vie devant eux mais elle était morte l'année dernière d'une longue maladie. Du haut de leur vingt ans ils avaient étés dépassés par les événements... Il avait tout fait pour la soutenir jusqu'au dernier instant, jusqu'au moment où ses deux iris bleutés avaient disparues pour la dernière fois sous les rideaux de ses paupières. Elle était partie avec le sourire aux lèvres, ça avait été la fin d'une vie mais pas celle de leur amour. Peu importe que la mort les ait séparés elle finirait par les rassembler. Toutes ses pensées tournées vers cette beauté perdue, cette grâce disparue, cette muse dont le regard se jetait désormais dans la contemplation d'autres paysages, il arriva devant le clocher.
Détaillant lentement la façade du monument, ses yeux se fixèrent quelques secondes sur l'horloge, tentant déjà de percer le secret de sa mécanique. Il ouvrit la porte et pénétra dans un petit vestibule d'où partait l'escalier qui le conduirait au sommet. Il escalada les marches de pierres à pas lents en tentant de se familiariser avec l'édifice. Il atteignit enfin la dernière et souleva la petite trappe en bois qui lui bloquait l'accès à l'horlogerie du clocher. Il alluma les flambeaux disposés pour éclairer la pièce.
Il contempla quelques instants en silence la machinerie complexe les yeux brillant, le regard digne d'un enfant ayant découvert un trésor. Puis avec des gestes toujours lents, il commença à rechercher la cause de la défaillance du système. Il passa plusieurs heures à examiner les rouages, les courroies, les boulons et autres pièces de métal minuscules détenant à elle seules le secret de la marche des aiguilles. Il finit par découvrir entre deux rouages un petit morceau d'étoffe rouge. Il l'observa abasourdit... Suzana adorait le rouge... Le vent se frayait un chemin dans le clocher faisant virevolter les flammes, comme cette larme sur son visage qui échoua sur le carré de tissus. Les aiguilles se remirent à tourner, étrangement elles étaient à l'heure.
Un bruit attira son attention, il se retourna mais il n'y avait devant lui qu'ombre et silence. Son regard fut soudain attiré par un autre escalier, celui qui montait jusqu'aux cloches... Il attrapa une lanterne et commença à grimper les marches de bois usées. Arrivé en haut il passa une main hésitante sur les gigantesques cloches. L'une d'elle avait l'air plus récente, la date inscrite lui indiqua qu'elle aurait un an le lendemain... Triste ironie... Derrière lui, par l'une des ouvertures du clocher, on pouvait voir la neige tomber doucement.
Soudain, une voix de femme s'éleva, elle murmurait d'un ton lent et envoûtant, tout doucement d'abord puis de plus en plus fort ce qui ressemblait à un poème ou une chanson...
« Entends-tu mon amour
Le chant du temps qui court ?
Écoute sa ritournelle,
Ce tic-tac solennel...
Maintenant il est l'heure.
Aperçois-tu mes pleurs,
Mes larmes glacées
Qui recouvrent les pavés ? »
L'horloger tourna sur lui-même, cherchant la provenance de ces mots mais le silence était revenu. On entendait plus que le tic-tac des secondes qui à peines naissantes disparaissent dans l'oubli. Autour de lui il n'y avait rien, rien que l'ombre...
« Je t'ai tant attendu,
Pourquoi n'es-tu pas venu ?
Ne me vois-tu pas ?
Pourtant je suis bien là...
Rejoins-moi...»
Les yeux de l'horloger s'écarquillèrent d’effroi, ça ne pouvait être qu'une mauvaise plaisanterie... Il aperçut alors le nom que l'on avait attribué à la cloche... Suzana... Pris d'un doute terrible, il se retourna...
- Est-ce toi Suzana ? Balbutia l'homme. Tu es venue me chercher ?
Il crut voir un sourire dans l'ombre et laissa son cœur s'emballer. Le sourire s'estompa, telle une illusion, mais avant de disparaître sa voix s'éleva une dernière fois "Écoutes"...
Minuit. Les cloches se mirent à se balancer. L'horloger, trop près d'elles, fut repoussé vers une des ouvertures du clocher. Ses pieds glissèrent sur la neige qui s'était déposé sur le bord et il chuta doucement dans l'obscurité...
Le lendemain matin lorsqu'on le retrouva enfoui à demi sous la neige on aurait pu croire qu'il dormait avec son visage apaisé. Il serrait dans sa main un morceau de tissus rouge que personne ne réussit à lui reprendre et sur ses lèvres flottait le plus heureux des sourires...»

Le conteur se redressa, devant lui son public resta un instant pensif, encore perdu dans le rêve qu’il venait de tisser de sa voix, avant que ne fusent quelques exclamations tentant malgré tout de rester discrètes. Il coupa court aux remarques d’un geste de la main…
- Mes amis il se fait tard… Je vais rester encore quelques jours dans votre charmant village, si l’histoire vous a plu n’hésitez pas à revenir demain… Mais pour le moment nous devrions tous suivre l’exemple des enfants en allant dormir…
La salle se vida rapidement au son des souhaits de bonne nuit. Quelque chose tira soudain le bas de la tunique du conteur. Il se retourna pour faire face à une adorable petite fille aux cheveux blonds en bataille.
- Monsieur le conteur, dites, l’horloger il a retrouvé Suzana ?
L’homme lui sourit tendrement.
- Rien n’est plus sûr… Aller file on t’appelle…
La petite fille s’enfuit en courant pour rattraper ses parents. Le conteur jeta un dernier coup d’œil par la fenêtre avant de rejoindre sa chambre. Dehors il neigeait et, au milieu des flocons qui tombaient doucement, on pouvait apercevoir deux sourires qui flottaient dans le vent…
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